dimanche 15 novembre 2015

Politique et social. Restons soudés


Je suis gravement touchée par les évènements du 13 septembre, et encore plus par le manque d'unicité collective dans mon pays. J'ai toujours détesté la politique, mais aujourd'hui je vois à quel point elle divise les gens.

Mais qu'est-ce alors que cette politique qui me rebute tant, voyons l'étymologie de ce mot
 L'étymologie du mot politique vient du grec politikè qui signifie : science des affaires de la Cité. La politique est donc l'organisation de la Cité ou de nos jours l'État.
Les 3 citations suivantes résument assez bien pourquoi la politique de nos jours est dévoyée 

"La politique qui vise à garder la confiance des marchés perd la confiance du peuple."
Pierre Bourdieu - 1930-2002 - 1997, in Le Monde Diplomatique, Manière de voir n°72

L'argent est le nerf de la guerre comme on dit, et les peuples sont ballotés, embrigadés dans des guerres dont ils subissent les effets négatifs pour le profit de quelques irresponsables. Ce coût en vie humaine est révoltant et n'a aucun sens. 


"Contrairement à l'idée répandue que la politique de "mondialisation" tend à favoriser leur dépérissement, les Etats continuent en fait à jouer un rôle déterminant au service de la politique qui les affaiblit. Il est remarquable que les politiques visant à déposséder les Etats au profit des marchés financiers ont été édictés par des Etats, et, qui plus est, des Etats gouvernés par des socialistes. Ce qui signifie que les Etats, et tout spécialement ceux qui sont gouvernés par des sociaux-démocrates, contribuent au triomphe du néo-libéralisme, non seulement en travaillant à la destruction de l'Etat social (c'est-à-dire notamment des droits de travailleurs et des femmes, mais aussi en cachant les pouvoirs qu'ils relaient."
Pierre Bourdieu - 1930-2002 - Contre-feux 2, 2001

Nos droits se perdent peu à peu, sans que personne n'y trouve franchement à redire, car les politiques s'attachent à diviser pour mieux régner.





"Cette solidarité va de pair avec une aide au développement qui ne résoudra rien par le miracle des seules lois du marché mais aura peut-être un effet avec un énorme investissement dans l'éducation, seul antidote à la prise en main par des intégristes religieux ou politiques transmettant leurs transes à des foules assommées par la misère et abruties par l'ignorance."
Georges Charpak et Henri Broch - Devenez sorciers devenez savants

Restons unis, soyons solidaires les uns des autres. C'est pour moi le principe de base. Nous subissons tous cette société parfois injuste, alors résistons à la facilité de prendre l'autre pour coupable de tous les maux que nous subissons. Informons nous par d'autres voies que certaines chaînes de télévision qui déversent à flux continu, l'horreur, les drames, les faits divers les plus déprimants pour faire régner un climat de terreur et une apathie dépressive. Il s'agit simplement de dire NON, et s'il le faut de désobéir, et surtout de rester soudés car l'union fait la force.





lundi 27 juillet 2015

Les quand dira-t'on, les ragots et les jugements sur les apparences.




J'ai eu affaire dans ma vie à des rumeurs me 
concernant qui étaient assez attristantes sur le coup. 
Et je me suis dit qu'il pourrait être amusant d'en faire une petite compilation et d'analyser cette propension à juger autrui, à le mettre dans des cases, des cadres, par des personnes qui ne peuvent pas trop vous encadrer (soit dite en passant, l'expression populaire parle d'elle-même)





Exemples:

- Le jour où j'ai oublié de changer ma chemise, à mon travail la rumeur a couru que j'étais sale et que je ne me lavais pas.

- Quand on a su que je fréquentais mon ex mari on a dit que forcément je couchais avec et que j'étais une fille facile.

- Le jour où j'ai pris le vélo pour faire Rezé-Carquefou tous les jours afin de me rendre à mon travail (1h15 aller et retour) on a dit que j'étais mythomane et qu'on m'avait aperçue conduisant bourrée et sans permis.

- Quand je dis que j'ai fait des études les gens ne me croient pas généralement donc la plupart du temps je ne le dis pas.

- Un homme qui m'a vu prendre le tramway avec mon pantalon de travail propre mais tâché et fait courir le bruit que j'étais une "clocharde" et m'a proposé un jour de prendre une douche chez lui.





 Et j'en passe... Aussi longtemps que mon prochain aura une langue, il fera sa vipère de toute façon. Si on en a peur on peut choisir de sauvegarder les apparences mais on ne s'autorise plus à vivre librement. On se protège tous plus ou moins, pour éviter ces désagréments, la colère d'avoir été jugé.. La peur excessive du jugement des autres est source de timidité et d'inhibition. Son absence totale peut nous marginaliser, nous faisant parfois affronter les préceptes moraux de la société.




 Ces rumeurs à la base ont des exagérations car il n'y a pas de fumée sans feu. Mais elles tentent de faire de vous quelqu'un de déséquilibré et de peu fréquentable. Avec le recul les exagérations en deviennent comiques et on peut tout de même y voir un grand manque d'intelligence et beaucoup de jalousie. Ils jugent selon les apparences parce que c'est plus simple, parce que ça les arrange et ils sont jaloux parce qu'ils n'ont pas grand chose pour eux. Souvent ils ne voient en vous que leur propre reflet. Vos détracteurs fantasment sur vous en réalité mais n'y prêtez pas attention ce n'est que feu de brindille et pierre dans l'eau.





Rien à voir avec le couteau de l'indifférence de l'être aimé, qui lui seul peut vous tuer ou vous changer à jamais telle un sculpteur qui vous a façonné.

dimanche 10 mai 2015

Le lion, l'ours et le tigre

Le lion, l'ours et le tigre


Léo, lion d'Afrique, Baloo, ours d'Amérique et Shere Kahn, tigre du Bengale forment une équipe assez soudée et vivent en parfaite harmonie au sanctuaire des animaux l'Arche de Noé. Si ces trois prédateurs vivent ainsi comme des frères c'est qu'ils ont vécu tout petits les uns avec les autres dans des conditions misérables. 

Ils ont en effet été rescapés d'un sous sol à Altanta où un vendeur de drogues les tenaient prisonniers sans soins et affamés. Il les possédait visiblement pour impressionner le monde. 

Léo avait une coupure au nez et était illégalement castré, le harnais de Baloo était tellement sous-dimensionné qu'il était incrusté dans sa peau, les 3 étaient affamés, traumatisés et souffrant d'infections bactériennes. 

Ils ont vécu ensuite dans le même habitat durant 13 ans, ne supportant pas la séparation, sauf par la force des choses lorsque Baloo du se faire opérer pour ses plaies.


En 2013, de nombreux dons ont permis au trio de rester ensemble en rendant conforme aux normes leur habitation. Exemple émouvant, exceptionnel et édifiant de solidarité et de tolérance dans le monde sauvage.

samedi 25 avril 2015

Les tableaux de la mémoire

Dans la maison de mon enfance, deux tableaux principalement me sont restés en mémoire en vertu d'une fascination que j'attribuerais à celle qu'on a pour ses parents parfois, dont les goûts, en l'absence de toute référence culturelle nous échappent en bas âge et confine à l'émerveillement.






Un "Bonaparte au pont d'Arcole", belle reproduction faite par mon oncle d'une œuvre d'Antoine-Jean Gros, trônait fièrement face à la porte d'entrée. Connaissant le maître des lieux qu'était mon père, ce choix d'emplacement était tout à fait volontaire et donnait la note aux éventuels visiteurs. Ici on avait remporté des batailles de chiffres, mené des hommes, conquis des territoires dans des costumes tirés à quatre épingles.

Ce qui impressionnait dans ce tableau ma sensibilité enfantine, c'était le contraste entre le visage jeune et les cheveux rebelles d'une part et l'habit d’apparat de celui qui deviendra Napoléon 1er d'autre part. Le personnage plein de lumière, au regard intense se détache tout aussi bien de la bataille qui fait rage à l'arrière plan, ne laissant apercevoir qu'un écran de fumée.





Pour la petite histoire, le tableau est visible au musée du Louvre et a été peint la même année que ladite bataille en 1796. Napoléon de son prénom a alors 27 ans. Il vient d'épouser Joséphine et a ainsi obtenu le titre de général en chef de l'armée d'Italie. Sa campagne révolutionnaire contre les royalistes étrangers est encore étudiée dans les Écoles de guerre. Lors de cette bataille au pont d'Arcole en Italie, particulièrement, il bat les armées royalistes autrichiennes grâce à un subterfuge adroit: pour détourner l'attention de l'ennemi, Napoléon ordonna aux tambours d'aller discrètement sur les arrières des autrichiens faire du boucan afin de leur faire croire que des renforts ennemis sont arrivés. Ainsi le général autrichien, leurré, dépêcha une partie de l'effectif de sa solide défense à l'arrière, ce qui permit à l'armée d'Italie d'emporter la bataille.




Un Fragonard, acheté 1O francs par ma mère, nommé "Les Hasards heureux de l'escarpolette", soupirait sur le mur du côté de son lit.
Dans ce décor de jardin agrémenté d'angelots, la femme me faisait penser à une rose qui déployait ses pétales pour le plaisir d'un homme la désirant à l'agonie.
L'érotisme raffiné de ce jeu intemporel a survécu ainsi aux années. A part que les nains ont remplacés les angelots et les voiles font désormais concurrence à l'opacité des jupons pour le grand plaisir des messieurs, nullement obligés de faire des contorsions pour entrapercevoir la nudité féminine.










Cette scène galante a été peinte par Jean Honoré Fragonard entre 1767 et 1769 ( dans la mention de cette dernière date, tiens donc! On retrouve la date de naissance de Napoléon!) La toile a été commandée par le baron de Saint-Jullien, receveur général des finances du clergé qui donna à Fragonard les recommandations suivantes: "Je désirerais que vous peignissiez Madame sur une escarpolette qu'un évêque mettrait en branle. Vous me placerez de façon, moi, que je sois à portée de voir les jambes de cette belle enfant et mieux même, si vous voulez égayez votre tableau."

La frivolité de cette scène n'est pas sans évoquer Marivaux, décédé quelques années auparavant, qui a donné son nom au substantif "marivaudage", désignant la légèreté de ton dans les propos qui parlent d'amour.
On peut aussi supposer que le clergé à l'époque était non seulement riche, mais complice d'un certain libertinage.