dimanche 29 décembre 2013

Moi, les psys et les lobbys pharmaceutiques....

Avec mon amie Sophie, nous aimons bien parlé de psycho. J'ai mon expérience en tant que patiente, elle a été étudiante en psychologie. Il y a des idées où nous nous retrouvons, d'autres moins.





Elle ne comprend pas toujours cette forme de rébellion que j'ai vis à vis des psychiatres. Pourtant, je suis sûre qu'il en est de très bons, tout comme elle, j'imagine, se débrouillerait bien dans l'exercice de ce métier, car elle m'a parfois éclairée sur des choses qui me troublaient. Le constat que j'ai actuellement, c'est que la dépression par exemple, est mieux soignée qu'auparavant. J'ai connu quelques personnes, et nombreux sont les gens qui ont eu au cours de leur vie un épisode dépressif plus ou moins intense, soignés souvent par des médicaments et qui ont réussi à les arrêter avec l'aide de leur médecin/psychiatre. Même si ce n'est pas mon cas, c'est toujours heureux de le savoir, car c'est vraiment un trouble difficile à vivre.

Je me souviens qu'en classe de terminale, nous avions fait un test de personnalité avec notre prof de philosophie. J'étais la seule à rentrer dans la catégorie "poètes maudits" et à la lecture du résultat concernant ce type de personnalité (il y en avait 8 si je me souviens bien), la classe s'était écriée en cœur: "Oh! C'est exactement ça!". J'étais assez discrète et accompagnée par quelques intimes, donc je ne pouvais m'imaginer que le reste de la classe prétende me connaître aussi bien. Autre source d'étonnement, il était fait mention dans le résultat d'une "possible dépendance aux drogues" (les poètes maudits, de ce que j'en connais, Verlaine, Rimbaud et Baudelaire buvaient de l'absinthe par exemple). Or je n'étais que très peu tentée par l'alcool, encore moins par le cannabis ou même le tabac, bien que certains dans ma classe en consommaient.



Je ne sais plus exactement comment je me suis retrouvée dans le cabinet d'un psy quelques années plus tard. Ma mère doit avoir plus de souvenirs que moi à ce sujet, étant donné qu'elle a du s'inquiéter pour moi. Je me souviens que ces rendez-vous avaient été précédés par de l'anorexie/abus de chocolat et d'interminables crises de larmes pendant les cours. C'était un homme froid, peu avenant et peu causant. Quand il me tendait un paquet de mouchoirs, j'avais vraiment l'impression de le faire ch***
Il avait essayé de me faire arrêter les anti-dépresseurs, mais voilà, j'étais devenu accro. Dans le sens où ma vie en était complètement transformée. Mes rapports sociaux étaient nettement meilleurs, car j'avais trop tendance à voir les choses en noir et à me dévaloriser. Je manquais sérieusement de confiance en moi.
Je ne vais pas faire l'inventaire de tous les psy que j'ai vu, tous les épisodes de crises, les diagnostics évoqués... mais il en reste un intérêt assez passionné pour la fragilité psychique, et une haine pour le mot "maladie".

Ce qui m'a dérangée tout d'abord dans mes rapports avec ces professionnels parfois, c'est leur toute-puissance, leur ton péremptoire quand ils prétendent mieux savoir ce qui est bon pour vous que vous-même, et plus grave encore, parfois on ne vous croit pas quand vous dites quelque chose, vu qu'on vous considère comme "délirant".
Je me souviens de cette psychiatre, qui voulait que je ne vois plus mon ex, me tenant pour responsable de sa tentative de suicide et dont tous les rendez-vous se bornaient à une tentative de me faire prendre conscience que j'étais "mauvaise" pour lui. Cette même femme, qui n'a absolument pas tenu compte de mes plaintes concernant les effets secondaires un peu inquiétants des médicaments que je prenais, a tellement chargé mon dossier pour mes futurs psy du CMP, que je n'ai jamais pu sortir d'un bureau sans être énervée.



Le dernier en date, tolérait assez mal que je prenne mes décisions en ce qui concerne mon traitement seule. C'est tout à fait compréhensible, mais au bout de 10 ans, je me connais assez bien pour savoir de quoi j'ai besoin. Je ne comprends pas non plus cet acharnement parfois à augmenter les doses de médicaments quand cela n'a pas l'effet escompté, à rallonger la liste de l'ordonnance, au risque de fatiguer l'organisme du patient, de l'empêcher de faire les activités (travail, loisirs) qu'il doit faire si son cas n'est pas assez grave pour nécessiter un internement.

Il faut dire que j'ai lu parfois des témoignages qui font assez froid dans le dos, notamment dans le Nouvel Obs: http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120912.OBS2066/le-guide-des-medicaments-utiles-inutiles-ou-dangereux.html. qui a écrit aussi une critique du DSM 5, la dernière bible américaine des psychiatres. Ils expliquent que les symptômes sont de plus en plus faibles pour diagnostiquer une maladie entre autres, dans le but de faire "vendre" les nouveaux médicaments, qui ne sont pas forcément mieux que les anciens d'ailleurs, puisqu'on investit pas assez dans la recherche.
Le dernier témoignage de Cyril Cyrulnik, psychiatre reconnu qui a écrit pas mal de bouquins, va d'ailleurs dans ce sens, je la poste ici, notamment pour Sophie qui voulait la voir.

Vidéo Youtube: Interview de Boris Cyrulnik

Et pour tout savoir sur les psychotropes, les relations entre la psychiatrie et les laboratoires pharmaceutiques cette vidéo est assez exhaustive:

L'histoire cachée des drogues psychiatriques 

Le témoignage de Josef Schovanec, autiste asperger, ne m'a pas vraiment étonnée non plus: 




Il raconte sa descente aux enfers, durant 6 longues années, lorsque se sentant "différent", il a poussé la porte des cabinets de psychiatres peu scrupuleux qui l'ont véritablement "shootés" de neuroleptiques au point de dormir 23h/24 et de ne plus pouvoir lire une ligne. Le dernier qu'il a consulté pendant cette période a heureusement posé le diagnostic "d'autiste asperger" et a mis fin à son traitement de cheval progressivement.
Le chapitre concerné est assez savoureux à lire, Josef étant particulièrement mordant, et vu que je connais bien les médicaments dont il parle, je sais qu'il ne fabule absolument pas.

Bon, pour conclure, je donnerais ce conseil tout simple à ceux qui doivent consulter: 

Si ça va pas, surtout! Change de psy!


4 commentaires:

  1. Bonjour

    une petite recherche et une référence a l’auteur eut été la moindre des choses, vu que vous utilisez un de mes dessins sans m’avoir demandé avant ;)
    Celui-ci étant protégé et sous copyright, auriez vous l’amabilité de le retirer de cette page ?
    (non une image trouvé sur Google image ne veut pas dire libre de droits.)

    Cordialement

    Thal

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    1. Bonjour,
      Les rares personnes qui vont sur mon blog sont des intimes, et ils savent très bien que je ne dessine pas. J'illustrais simplement. Non, je ne vais pas à chaque fois citer le site, demander à la personne si l'image lui appartient, si je peux la poster etc... vous vous avez peut-être le temps, moi aussi j'avais le temps de faire cela quand je faisais mes études, mais maintenant non, tout comme me prendre la tête pour des broutilles pareilles. Vous n'êtes pas la bienvenue ici. Merci de passer votre chemin. Photo enlevée.
      Cordialement
      Flûtedansante

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    2. Je suis toujours sidéré par les gens qui diffusent leurs images et créations sur le net et qui s'étonnent quand elles sont utilisée. C'est con comme tout !

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  2. J'ai longtemps pensé comme tu l'exposes ici, allant jusqu'à la haine des psychiatres, mais comme je l'explique dans cette vidéo https://youtu.be/p6wV1qofRL0 il faut penser : psychiatres = médecins, donc comme les autres liés à Big Pharma mais je pense vraiment qu'ils font comme ils peuvent avec ce qu'ils ont. Il peut y avoir des psychiatres nuls mais libre à nous d'en changer.

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